Un rêve

Du haut de cette belle montagne,
Surplombant les villes, les mers et les campagnes,
D'Italie, de France, de Suisse ou d'Espagne,
Un vent vif m'avale goulûment,
Un vent vivant danse, chante et virevolte,
Un vent valsant, m'emporte tristement,
Un vent criant, hurle un air de révolte,
Un vent règne, seul, sur ce rocher étroit.
Qu'il soit président, dictateur ou bien roi,
Sous mes yeux pleurant et se pâmant d'émoi,
Il balaye la neige et ravive le froid,
Il rougit ma peau et efface mes pas.
Du haut de cet Everest de pensées,
Du haut de cette cordillère de rêves,
Du haut de ce majestueux glacier,
Quand de l'horizon, le soleil s'élève,
Je m'époumone, je hurle et je crie,
Puis de tout mon cœur je pleure et je ris.
En tant qu'humain sur une terre sans fin,
En tant qu'homme dans un monde inhumain,
Même si je hurle toute la nuit du soir au matin,
J'ai beau rêver, aimer, soupirer,
J'ai beau crier, chanter, hurler,
Rien ne changera ni la guerre ni la paix,
Rien ne changera le fer de l'épée,
Qui plantée dans mon cœur, me fait tant de peine.
Rien ne changera ni la peur, ni la haine,
Et moins encore la bête bêtise de la bête humaine.
Mais je hurle encore, encore et encore,
Pour assoupir cette affreuse douleur en mon corps,
Je hurle, mais jamais de ma gorge, un son n'est sorti,
Car je hurle avec mon cœur meurtri,
Car je hurle de toute mon âme en furie.
Je sais que l'écho de mon cœur résonne,
Tel le son d'une cloche qui sonne,
Se répandant à travers les vallées,
Et parmi les monts vallonnés,
Où il combat à tout jamais,
Se répandant en de milliers d'ondes,
Et parcourant le Monde.