Vague à lame,

Vague à lame !

La tempête n’en finit plus : la houle s’agite, se transforme en grosses vagues pour se métamorphoser en immenses lames.
Au loin, le phare salvateur paraît ridicule, tant il est minuscule, perché sur son ilot ! A peine si l’on peut voir son feu clignotant : il est perdu au milieu de cette tourmente d’eau et de vent, caché par les embruns et le crachin venu le cingler.
La bourrasque souffle à perdre haleine, le ciel est sombre et bas, les nuages courent dans le firmament brumeux et des trombes d’eau s’abattent sur cet océan d’eau salée.
La visibilité est quasi nulle, obscurcie par cette tornade, aveuglée par de fulgurants éclairs et, les quelques rafiots aventureux paraissent des esquifs dans cette immensité révoltée !
L’écume blanche des lames gigantesques recouvre bateaux et récifs, chevauche les rochers, grimpe aux falaises et laisse des empreintes de désolation sur son passage.
Les plages de sable fin sont submergées, les chardons bleus et les dunes inondées : plus rien n’est pareil ! Les côtes sont écrasées par les déferlantes, le vent hurle dans les bosquets, les tamaris sont épuisés du vent dans leurs frondaisons précoces, les pins parasols sont pliés et les chênes-lièges ploient dans le déchaînement des éléments.
Les sternes et autres oiseaux de mer ont déserté ce ciel en furie, gris et bas !
Les vagues d’écume n’ont de cesse de déferler sur la terre du littoral et de s’écraser sur les remparts naturels.
La nature est orgueilleuse, fière de montrer sa beauté dans toute sa fureur, forte de son immense puissance de ses éléments naturels qui défient l’homme depuis l’aube des temps !
Et elle se régénère, sans vague à l’âme !
Et le grain de sable n’enrayera pas l’engrenage de la houle*(TESSON Sylvain).

Lucienne le 06.09.2012