Je me promène. Il fait beau, pour un mois d'avril. Des branches mortes crissent sous mes pas. Arrivé en haut d'une colline, je m'assois et regarde vers le bas, un vieux bâtiment en ruine, un cimetière...
Un vent froid parcours la campagne, s'engage entre les arbres, enjambe un vieux portail rouillé, survole les tombes sale, les croix tordus et butte contre un mur en pierre, en ruine.
A coté, une chapelle, en lambeaux. Elle semble appeler au secours, mais, dans cette campagne triste et monotone, personne ne lui répond. Et seul le grincement d'un vieux portail rouillé ose lancer son cri rauque à travers cette lande aride et désespéré.
Au pied de chaque sépulture, il y a une fleur, un bouquet. En plastique, délavé, hypocrite. Il y a bien longtemps que personne ne vient déposer de fleurs nouvelles ici... Dans les allées désertes, le vent a fini de déposer les pétales rose ou bleu, jaunie par le temps. Les oiseaux ne chante plus, les papillons ne volent plus, la nature s'efface peu à peu.
Le mur en pierre séché s'endort, lentement. Les croix ont fini de bouger. Les tombes épuisées s'affaissent.
Il n'y a plus aucun bruit. le silence pousse son dernier râle, et son cri d'agonie se perd à l'horizon.
Le temps semble se ralentir, s'épaissir, s'arrêter presque. Le portail à cessé de gémir. Le vent ne bouge plus. La chapelle ne semble plus appeler : Elle semble morte. Ses ruines montre le ciel ; comme un dernier cri. Un dernier cri de désespoir. Le mur qui entoure le cimetière ne dort plus, il est mort. Les tombes ont fini de lutter. les croix disparaissent lentement dans le sol. Tout les cailloux blancs qui bordaient autrefois le cimetière disparaissent, les un après les autres. Lentement, inexorablement.
l'air autour s'alourdit et s'abat lourdement sur le sol.
La nuit est tombé, le froid avec. Elle ne se relèvera pas. Pas ici. C'est ce qui arrive quand un endroit hanté par de nombreux souvenirs est oublié : Il meurt, il s'efface. Il disparait.