La période de vacance n'est pas aussi prolifique que je le souhaiterai, mais j'ai réussi à pondre ça, un début de nouvelle/roman (on verra le qualificatif quand ce sera achevé) en quatre parties. Cet extrait est le début de la première partie qui relate la vie du personnage masculin.
Je vous laisse découvrir, en attendant vos avis et vos conseils.
Aristide Sauvernet était né le 29 novembre 1960 dans un petit village du Sud de la France dont le nom, hélas, m’échappe. Tout se passa très vite. Josette Sauvernet, épouse de Jean du même nom eut l’accouchement le plus rapide qu’on ait jamais vu. On avait appelé le docteur Hector Tchaikov, réfugié russe récemment installé dans la vieille bicoque juste à l’entrée du village dont le nom ne me revient décidément pas. Mal réveillé et se remettant difficilement de la fête alcoolisée donnée la veille pour son anniversaire, le médecin avait enfilé son pantalon, sa chemise et en arrivait aux lacets de ses chaussures quand le petit, minuscule, Aristide naquit, trente minutes après que sa mère ait ressenti les premières contractions. Le temps que Tchaikov traverse le village, qui n’était pas si petit tout compte fait, Monsieur Sauvernet était déjà en bar en train de célébrer la naissance de son garçon et de noyer sa peur de devoir élever un enfant pour les seize, au moins, prochaines années.
Jean Sauvernet avait grandi parmi de nombreux frères et sœurs nés des tout aussi nombreux ébats de ses parents qui s’aimaient beaucoup, parfois trop pour leur fils ainé Jean. Il avait ainsi eut un aperçu du bazar que causait des enfants dans une demeure et à quel point cela vous menez vite à la tombe. Bien que ce dernier fait pouvait être attribué à la célébrations des nombreuses naissances Sauvernet qui avaient quelque peu accoutumé les deux parents au gout exquis de la liqueur de pêche.
Jean noyait donc sa joie déconfite tandis que Josette remplumait déjà le petit Aristide qui avait vite compris comment traire la vache à lait.
Les Sauvernet réfléchirent longtemps au prénom qu’il pouvait bien donner à leur progéniture. Ils les passèrent tous en revue de Bernard à Œdipe en passant par Jean-Eude sans qu’aucun ne leur plaise ou ne leur sembla approprié pour leur garçon. On avait bien sur envisagé le prénom du grand-père ou encore celui du grand-oncle, mais chez les Sauvernet comme chez les Colay – nom de jeune-fille de Josette – on était pas très famille et encore moins si elle remontait à l’avant avant dernière génération. Pendant plusieurs mois on avait donc du se résoudre à appeler l’enfants « il », « lui », « bébé » et bien d’autres choses encore.
C’est finalement au détour d’une promenade dans un cimetière d’anciens combattants – car Jean et Josette partageaient la passion de la guerre – qu’on tomba sur ce nom un peu atypique, un peu drôle d’Aristide. Le jour même, Monsieur le père était à la mairie et déclarait à la face du monde et pour toujours son fils comme Aristide Sauvernet né de l’union de Jean et Josette Sauvernet le 29 novembre 1960 dans la commune – je m’en rappelle enfin – de Madrigan.
Le petit garçon devint vite grand, comme tous les enfants. Pour ceux qui le voyait peu ou qui ne l’avait jamais aperçu que bébé, le temps semblait avoir passé vite. Mais ses parents avaient ressenti les années passer.