On dirait Berlin joué pour de faux.
J’ai rêvé je crois
ouvrir un ciel d’orage posé sur les pavés
et dans l’instant de nuit crue
le contenir au fond de tes cils.
Cette nuit d’os et de viande
Artaud posée dans le cerne ; partout
son cri et la fatigue
se sont
Ton rire
Ton fard
ton maquillage tragique
cette nuit
on ne voit plus
tout au fond le soleil
l’instant
ce mot d’inachevé
comme le froid de Berlin
des temps déchirés
Avec
la neige dedans,
le sang et le pus.
On ne voit plus que ta peau
Et dessus des reflets
d’une lumière perdue.
J’ai rêvé
De ton rire trempé dans les plaies pour
en faire un poème ;
avaler ces éclairs
le dégel
l’alcool encore.
L’infini pour de faux je crois
tenait entre tes dents.
Soudain la musique
dépeuplée
est venu luire à la surface des choses
prendre vie dans un pelage
d’angoisse
la chair du réel
J’ai rêvé je crois
De Berlin
Et de toi qui n’en finit pas de chanter
Lalala
Artaud forcé.